Alcañiz année 0

Je grimpe à Alcañiz depuis 2011. Quelques journées d'exploration suffirent à me convaincre du caractère et du potentiel exceptionnel du site. J'y passe, chaque hiver, entre deux semaines et un mois. Bon an, mal an, j'y ai découvert une vingtaine de secteurs et ouvert entre 350 et 400 passages. Pour l'anecdote, le « grimpeur vétéran prénommé Philippe (qui souhaite rester discret) » évoqué dans cet « excellent » article du Grimper de mai 2018, c'est moi.

 Année 2011: Crop circle à l'Ermita de san Miguel

Durant toute cette période, j'ai publié les topos sur un blog privé, partagé mes découvertes avec mes amis et certains locaux. Joan Tur, grimpeur de Castellon, découvreur de nombreux spots emblématiques comme El techo del vinaros, El Boulevard ou encore La Vereda, y rédigea même une demi douzaine de posts.

Parallèlement, les grimpeurs locaux, regroupés au sein du Club de los montaneiros de bajo Aragon, publièrent les topos des sites qu'ils avaient exploités. Malgré la venu médiatisée de P. Robinson, l'endroit conserva une relative tranquillité faute de renseignements précis sur les secteurs les plus intéressants.

Année 2014 : Dans Soviet suprême à la Badina

Janvier 2018. Un grimpeur finlandais, M. Uponen, pour ne pas le nommer, nouveau Christophe Colomb nordique, « découvre » Alcañiz. En bon instagrameur, il partage quotidiennement sa vie rêvée avec le reste du monde. Pas grand chose à dire jusqu'à ce que :

« Also a lot of hard work has been done for the new lines and @27cragsofficial premium topos. Stay tuned for the upcoming publishing of the Alcañiz premium topo-guides»

Et là, surprise, outre les 2 ou 3 secteurs développés par ce garçon et ceux déjà répertoriés sur le site

du Club de los montaneiros de bajo Aragon, on y retrouve, in extenso , une bonne partie des topos que j'avais gracieusement communiqués à quelques locaux. En y regardant de plus près, la copie n'est pas parfaite : là où j'avais laissé, faute d'inspiration, anonyme un certain nombre de passages, les voilà dûment affublés d'un patronyme à consonance hispanique. Il est vrai qu'il est bien moins fatiguant de taper un nom sur un clavier que de prospecter, élaguer, terrasser et brosser. Cerise sur le gâteau, l'accès au guide est payant pour la modique somme de 5€ par mois.Il ne vous aura pas échappé que j'apprécie moyennement les individus qui s'approprient, pour leur gloire ou des intérêts financiers, le travail des autres.

Année 2014 :  Pablo dans Subterraneus au Val de Sincestas

Un importante partie des secteurs d'Alcañiz ne se prêtent pas, pour diverses raisons (propriétés privés, pistes d'accès étroite, exiguïtés des parking, petits nombres de passages, sensibilité des sols à l'érosion) à une fréquentation de masse. C'est pour cela, que je m'étais, jusqu'à présent, abstenu de publier sur cette zone. La boîte de pandore étant désormais ouverte, je ne me priverai pas de poster, dans les semaines qui viennent, les topos des secteurs déjà mis en ligne sur 27 crags. Vous n'aurez peut-être pas l'intégralité du « best sector in Alcañiz », mais ce sera gratuit et fait dans le respect des divers contributeurs.

Année 2018 : "Le meilleur secteur d'Alcañiz"
Capture d'écran 27 crags